Acheter à deux avec apport différent : comment s’y prendre ?

Acquérir un bien immobilier est souvent le projet d’une vie, et il est fréquent de vouloir mener cette aventure à deux. Alors, comment se lancer dans l’achat d’un bien en commun lorsque les apports financiers des deux parties sont différents ? Voici nos conseils pour aborder cette situation en toute sérénité.

Les différentes formes d’achat à deux

Pour acheter un bien immobilier ensemble, plusieurs options s’offrent aux couples, qu’ils soient mariés, pacsés ou simplement concubins. Chaque option présente ses avantages et ses inconvénients, ainsi que des règles spécifiques concernant la répartition des parts et la gestion des apports financiers.

1. Indivision

L’indivision consiste à partager la propriété du bien entre les deux personnes, sans distinction de régime matrimonial. Chaque indivisaire détient une part de propriété dont la quotité est définie librement au moment de l’achat. Ainsi, si les apports sont différents, il est possible de répartir les parts en fonction de ces apports. Par exemple, si l’un apporte 60% du prix du bien et l’autre 40%, ils pourront détenir respectivement 60% et 40% des parts du bien.

Cependant, l’indivision présente certains inconvénients liés à la gestion du bien et aux décisions prises par les indivisaires. En effet, toutes les décisions importantes doivent être prises à l’unanimité, ce qui peut parfois engendrer des conflits. De plus, en cas de séparation ou de décès, la sortie de l’indivision peut s’avérer complexe.

2. Société Civile Immobilière (SCI)

La Société Civile Immobilière (SCI) est une autre solution pour acheter un bien à deux avec des apports différents. La SCI est une société dont le but est de gérer un patrimoine immobilier et dont les associés ont des parts sociales en fonction de leurs apports. Ainsi, si l’un apporte 60% du prix du bien et l’autre 40%, ils détiendront respectivement 60% et 40% des parts sociales de la SCI.

La SCI présente plusieurs avantages, notamment en termes de gestion du bien et de prise de décisions, qui sont souvent plus souples que dans une indivision. Cependant, elle implique également davantage de formalités administratives et comptables, ainsi qu’une responsabilité limitée au montant des apports pour les associés.

Gérer les apports financiers différents lors d’un achat à deux

Afin d’éviter tout malentendu ou conflit ultérieur lors d’un achat immobilier à deux avec des apports différents, il est essentiel d’établir dès le départ une répartition claire et équitable des parts entre les co-acquéreurs. Voici quelques conseils pour y parvenir :

1. Déterminer la répartition des parts en fonction des apports

Il est important de tenir compte des apports de chacun lors de la répartition des parts de propriété ou des parts sociales dans une SCI. Cette répartition doit être consignée par écrit, soit dans un acte d’achat en indivision, soit dans les statuts de la SCI.

2. Anticiper les frais et charges

Outre le prix du bien lui-même, il est important de prendre en compte les frais annexes liés à l’achat immobilier (frais de notaire, travaux éventuels, etc.) ainsi que les charges courantes (taxe foncière, entretien, etc.). Il convient alors d’établir une répartition équitable de ces frais et charges entre les co-acquéreurs, en fonction de leurs apports respectifs.

3. Prévoir un pacte d’associés ou une convention d’indivision

Afin de sécuriser l’achat immobilier et prévenir d’éventuels conflits ultérieurs, il est recommandé de mettre en place un pacte d’associés dans le cas d’une SCI ou une convention d’indivision pour un achat en indivision. Ces documents permettent notamment de définir les modalités de gestion du bien, les règles en cas de séparation ou décès et les conditions de sortie du dispositif.

Bien anticiper les conséquences fiscales

Lorsque l’on achète un bien immobilier à deux avec des apports différents, il est essentiel de bien prendre en compte les conséquences fiscales qui peuvent découler du choix du mode d’acquisition et de la répartition des parts entre les co-acquéreurs.

En effet, les revenus locatifs éventuels seront imposés en fonction de la répartition des parts de propriété ou des parts sociales. De même, en cas de vente du bien, la plus-value réalisée sera également répartie selon cette même répartition et soumise à l’impôt sur les plus-values immobilières.

Il est donc important de bien s’informer sur les conséquences fiscales liées à l’achat à deux avec apport différent et de consulter un professionnel, tel qu’un notaire ou un conseiller en gestion de patrimoine, afin d’établir une stratégie d’investissement optimale.

Penser aux situations d’imprévu

Enfin, lors d’un achat immobilier à deux avec des apports différents, il est primordial de penser aux situations imprévues qui pourraient survenir au cours de la vie commune : séparation, décès ou incapacité d’un des co-acquéreurs. Pour cela, il est recommandé :

  1. D’établir un testament pour prévoir le sort du bien immobilier en fonction des volontés des co-acquéreurs
  2. De souscrire une assurance-décès ou une assurance-invalidité pour garantir le remboursement du prêt immobilier en cas d’accident ou de décès
  3. De prévoir dans la convention d’indivision ou le pacte d’associés les modalités de sortie du dispositif en cas de séparation (rachat des parts par l’autre indivisaire ou cession à un tiers)

Ainsi, en prenant les précautions nécessaires pour bien gérer les apports financiers différents et en anticipant les conséquences fiscales et les situations d’imprévu, il est tout à fait possible de mener à bien un achat immobilier à deux avec sérénité et succès.

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